Commandos poétiques

Publié le par La Gone

   
    Je voulais y aller tôt.

Pour avoir le temps d’errer dans les rues.
Pour partager aussi avec un chat-dragon aussi, qui fort mal en point, n’allait pas rester longtemps sur l’asphalte.


    Et puis, je me suis retrouvée, moi que cela désintéresse au plus haut point, en train de regarder des poilus tricolore ou noirs courant sur un terrain.
Erreur tactique.


Finalement je n’ai mis le nez dehors que bien plus tard.

Plus de chat-dragon, beaucoup de marche.


    Franchement cette nuit blanche me laissait un goût de déception. Intervention ou manifestations ridicules, parfois amusantes s’il n’avait fallu louvoyer entre le monde d’un point à l’autre beaucoup trop éloignés les uns des autres. Et encore quand on trouvait les lieux !!!  les jeux de pistes avec la fatigue dans les jambes et la tête lassent vite quand rien au bout ne vient vous émerveiller.


    On allait rentrer, et puis, n’étant jamais rentré dans l’église de la madeleine, j’ai voulu y faire un tour, ca serait une autre façon de voir le bâtiment, peut être la nuit le rendrait il un peu moins hideux.

Et voilà, le seuil franchi, j’ai sûrement du bloquer toute la file d’attente derrière moi car je suis restée bloquée, frappée par la beauté de qui s’y passait.


C’était ma première rencontre avec les souffleurs.


    Dans l’obscurité de la nef, quelques îlots de lumière dévoilent les souffleurs, homme et femmes de noirs vêtus, perchés sur des mats métalliques, soutenant de longues cannes creuses fluorescentes. Sorte de sarbacanes oscillantes qu’ils font balancer comme au gré du vent.  elles touchent la main d’un de ceux, qui comme moi, regardent en bas, émerveillés leur danse élégante.
Alors, la mettant au creux de  l’oreille, vous pouvez entendre ce qu’ils vous chuchotent : poèmes, textes ou des mots secrets,  je ne sais pas, je n’ai pas pu toucher un de leurs « rossignols » mais qu’importe !
Leur commando poétique a sauvé ma nuit blanche, m’a entraîné dans un songe éveillé que, même la galère d’1h30 pour enfin rentrer chez moi n’a pas atténuée.



    Sur leur site, j’ai lue où les retrouver bientôt : au théâtre de la tempête du 3 au 9 janvier. Je vais me perdre jusqu’à la cartoucherie je pense.




Publié dans Oeil

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