les chemins de traverses
Je ne suis pas une enfant de la musique.
Oh, elle n’était pas absente, elle était juste secondaire et furtive.
Il y avait Branduardi et Renaud et puis quelques autres sûrement mais j’ai oubliée. La musique n’appartenait pas à la « culture », en tut cas pas celle de la maison de la danse, du théâtre ou des bibliothèque. Cette culture là je ne la renie pas, je suis heureuse de l’avoir apprivoisée petite mais l’autre me manquait et pas d’aînés, forcement puisque c’était moi, pour m’en ouvrir les portes..de toute façons, cette fichue porte, je ne savais même pas qu’elle existait..juste l’impression que le mur était bien trop lisse
Alors à l’arrivée des radios libres, j’ai tout pris dans la gueule. Noir Dez, la Mano Negra dynamitaient la chanson française poussiéreuse mais pour moi, c’était au delà, ils faisaient carrément vaciller mon propre édifice et en redessinaient les pièces.
Depuis ils ont envahis mes lieux et y sont restés.
J’ai mis du temps à leur adjoindre d’autres invités. Fauchée, paumée dans un trou de campagne, je ne savais pas trop comment m’y prendre.
J’ai fait un bout de chemin avec des chevelus qui m’ont accueillis sans jugement, presque étonnés de croiser, à a cette époque, une fille parmi eux.
j’ai fait des tours et des detours par le rock.
Ma culture musicale est longtemps restée en friche avec des graines semées au vent, venues d’un peu de partout. Depuis, ca ne fait pas un champ très ordonné, il y a pleins de trous sûrement.
Noir désir, eux sont toujours restés là, en filigrane. Eternels compagnons de ma propre route. Route de poésies, d’engagement et de musique.
Certains font leur apprentissage musical avec leur grands frères, leurs amis, leur passé ou le hasard, moi ce fut par eux.
Le temps d’un album , d’une tournée, d’une référence, ils m’ont appris les 16horsepower, le Gun club, Akosh, Frandol, Fugazi…….
Ils m’ont montré nombres de routes et je suis passée de l’une a l’autre par les chemins de traverse.
Maintenant que je connais ses chemins, j’aime a m’y balader seule. On y rencontre un drôle d’Eelefantazion, on se perd à plaisir dans le brouillard de Jack The ripper et on reste définitivement troublé devant les mélodies de Tindersticks.…et il me reste tant de pierres a retourner.A leur etoile